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Monna Walda Kaneza compte vivre de sa passion de youtubeuse

Tantôt c’est une visite à l’hôpital ou un moment passé au stade Prince Louis Rwagasore. D’autres fois, c’est dans une cérémonie sociale. Munie de sa caméra, elle vous amène avec elle, vous parle des détails, de la réalité dans sa «Moo Walda’s Reality». Elle c’est Monna Walda Kaneza sur sa chaine youtube Monna Walda Kaneza.

Avec la forte pénétration d’internet au Burundi, il ya de plus en plus l’ouverture sur le web. Nous partons à la rencontre de la 1ère dauphine de Miss Burundi 2016, qui s’est trouvée une passion : être youtubeuse. Elle nous parle de ses débuts, ses défis et ses attentes dans sa nouvelle passion.

EJO: Comment t’es venue l’idée de créer et alimenter ta chaine YouTube ?

Monna Walda : Un jour je me baladais sur YouTube je regardais des vidéos, et je suis tombée sur une vidéo dénommée «Motivation for Youtubers». J’ai regardé, et c’était une compilation des vidéos où on montrait quand les youtubeuses atteignent les 1 millions d’abonnés. Il y en a qui pleuraient, ou qui attendaient les 1 millions d’abonnés avec toute la famille au salon. J’ai vu comment des adolescents devenaient riches grâce à YouTube,  j’ai remarqué qu’ils pouvaient acheter des voitures, des maisons juste en faisant des vidéos sur YouTube, j’ai vu comment ils tissaient les liens avec les abonnés, combien Ça leur tenait à cœur. C’est là que j’ai réalisé qu’on pouvait gagner de l’argent sur YouTube.

Je me suis demandée pourquoi au Burundi on ne fait pas cela, alors qu’on est tous sur les réseaux sociaux et que cela ne nous donne rien. Je me suis dit que Ça me gène pas d’être face à la caméra. Voilà.

EJO : Parles-nous du contenu de ta chaine YouTube

Monna Walda : Ma chaine elle a plusieurs sections. Je fais des vidéos blogs. Je montre les gens, je me déplace, je montre des choses, et c’est souvent des événements dans lesquels je participe. Je montre aussi les coulisses. Il ya aussi les vidéos ‘’My opinion’’ où je m’assois  devant la caméra pour parler d’un sujet soit qui me tient à cœur, généralement ce sont des vidéos où je me plains de quelque chose pour pouvoir ouvrir un débat, amener les gens à débattre et peut être trouvé une solution. Je fais des entretiens avec les gens qui me marquent, et qui peuvent influencer les autres. En gros c’est cela.

Voir une des vidéos sur sa chaine YouTube

EJO : Considères-tu ta chaine comme ton gagne pain ?

Monna Walda : Oui je compte vivre de ma chaine. Comme je le dis souvent oui j’aime faire Ça, mais la motivation première reste de faire de l’argent. Il ya aucun acteur de cinéma qui joue les films gratuitement, il ya aucun humoriste qui fait rire les gens gratuitement, donc il ya aucun youtubeurs qui est juste là pour le fan parce que Ça demande beaucoup de travail : trouver des sujets, filmer, faire le montage. Moi par exemple les dimanches je me couche tard pour finir les montages d’une vidéo à poster  lundi. On ne peut pas faire cela juste pour le fun.

Mon compte est déjà monétiser. Pour être monétiser il te faut minimum 1000 abonnés, 4000 heures de visionnements, et j’ai déjà totalisé cela. Après pour avoir ton chèque il te faut minimum 100 dollars, je n’ai pas encore cela pour le moment, mais ne vous en faites pas le jour où j’aurais mon chèque vous allez le savoir (rires).

EJO : Parles nous de ton expérience avec ta chaine YouTube

Monna Walda : D’abord j’ai commencé et personne ne faisait Ça au Burundi. Dans la diaspora il y en avait, mais  personne au Burundi. Ici les chaines appartiennent aux médias, mais il n’ya pas vraiment de personnes qui se disent youtubeurs.

J’étais seule et les gens se demandaient pour qui je me prenais (rires). Ils ne comprenaient pas, certains me demandaient comment j’avais pensé à faire cela, alors qu’ailleurs cela se fait depuis longtemps. En tous cas je vis une très belle expérience, les gens sont là, me soutiennent parce que justement j’ai ce côté unique d’être à Bujumbura, et ceux de la diaspora aiment beaucoup car je leur montre des choses, et ils ont l’impression d’être là. Ce qui est bien, comme avant j’étais dauphine de Miss Burundi, les gens me connaissaient un peu, et c’est un avantage quand-même (rires).

Les gens ont un peu tendance à exagérer à faire comme si Ça faisait des années que j’étais youtubeuse alors que ce n’est pas vrai. Les gens  me critiquent et m’insultent des fois en disant qu’une burundaise ne devrait pas être comme Ça, devrait rester calme.

EJO : La vidéo qui t’a le plus marquée pendant le tournage et une fois sur YouTube ?

Monna Walda : Sur les 25 vidéos déjà produites, j’en ai plusieurs qui m’ont marquée. Mais je veux en dire une. C’est la vidéo que j’ai faite sur l’équipe nationale Intamba mu rugamba. La vidéo m’a trop  stressée car j’ai eu la confirmation de l’interview un samedi à 23h pour faire la vidéo dimanche à 10h.

J’étais super stressé parce que ce sont des joueurs qui n’évoluent même pas au Burundi. Je me faisais de scénarios comment  quoi ils allaient me regarder de haut genre c’est qui cette fille, et quand je suis arrivée devant eux, ils étaient super sympathiques, et j’avais une impression de vivre une expérience complètement différente.

Une fois en ligne, c’est la vidéo qui m’a le plus marquée. En moins de 48 heures elle avait totalisé 10.000 vues, elle m’a donné beaucoup d’abonnés aussi. J’ai été impressionnée quand même (rires).

EJO : Le feedback de ton audience ?

Monna Walda : La majorité aime beaucoup, ils me soutiennent beaucoup et j’aime Ça. J’appellerais  cela une grâce. Quand tu commences, ce n’est pas évident d’être toujours soutenu. Toutefois, il ya une minorité qui me décourage et me dit d’arrêter, que je le fais mal sans connaitre l’envers du décor. Mais d’une façon générale, le feedback est très positif.

EJO : Un mot à nos lecteurs en général et tes abonnés en particulier ?

Monna Walda : Je les aime beaucoup. Je leur dis souvent que j’ai beaucoup plus besoin d’eux  qu’ils n’ont besoin de moi. Parce que si je veux vivre de cela, j’ai besoin de poursuivre ce que je fais. Mais eux ils n’ont pas besoin de moi, si je disparais il y aura toujours quelqu’un pour les divertir. J’ai vraiment besoin d’eux qu’ils continuent de me soutenir.

Propos recueillis par Armand NISABWE

 

 

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