Les chanteurs burundais ont repris le rythme du travail. On reçoit livraison après livraison, mais aussi des collaborations inattendues, comme «Wakanda» de Preeze 36 et Bobona. Un rap fait sur les sons de l’ ikembe , umuduri ,indonongo et ingoma , le tout mélangé avec les instruments modernes. C’est du «TradiTrap», comme nous le dit Preeze 36.
EJO : Comment est venue l’idée de faire une collaboration avec Bobona ?
Prezze 36 : Bobona c’est un ami à moi, on se soutient mutuellement sur tous les aspects. Alors, il y a plus d’une année si je me rappelle bien, j’ai conçu l’instrumental comme je le fais souvent, mais je voulais faire un rap avec une touche traditionnelle. Je voulais faire une collaboration avec quelqu’un qui fait déjà le tradi-moderne, et voilà j’ai pensé à Bobona.
EJO : Pourquoi le titre «Wakanda» ? Un commentaire sur le texte de ta chanson ?
Preeze 36 : Dans la chanson, je retrace un peu l’histoire du Burundi, je parle de la bravoure de nos ancêtres, de leurs conquêtes, de leurs exploits. Dans le film «Black Panther», Wakanda est un pays fictif, mais à travers ce film, on sent une fierté africaine. C’est vrai, on pouvait choisir même un autre titre, toutefois l’idée était de trouver un nom dans lequel l’Afrique peut s’identifier.
Des fois on rencontre des gens qui ignorent l’histoire du Burundi, à travers ma chanson, on peut apprendre les grandes articulations de l’histoire du Burundi et se faire une idée sur notre passé.
EJO : Une collaboration entre Bobona et Preeze 36, c’est presque 2 mondes différents musicalement parlant. L’opinion parle d’ailleurs d’une surprise.
Preeze 36 : Ce n’est pas une surprise. Allier nos styles, les marier pour donner un tel produit c’est un point positif dans notre musique. Ce n’était pas facile surtout au niveau de l’instrumental ,voire la composition du texte. Je dirais que c’est la première chanson sur laquelle j’ai dû faire plus de recherches même dans des bibliothèques.
Bon, peut être pour ceux qui suivent de près nos carrières, ils peuvent dire que c’est une surprise. Mais en musique tout est possible.
EJO : Avec la sortie de ta chanson, on découvre le «TradiTrap», un style différent de , contrairement à ton habituell où l
Preeze 36 : Peut être que dans ces sons électroniques il peut y avoir déjà un mélange tradimoderne, mais c’est très différent de ce que j’ai fait. Si vous écoutez bien les instruments traditionnels que j’ai mis, il y a aucun son électronique, tout a été enregistré. Vous pouvez écouter le son du tambour dans ma chanson, il est resté original.
Alors pour le «TradiTrap», c’est un mélange de la musique traditionnelle et le «trap music» un style hip pop en vogue. En créant une sorte d’assemblage entre la musique traditionnelle et le trap, j’ai obtenu ce que j’appelle «TradiTrap».
EJO : Et quelle est la réaction par rapport à ta chanson ?
Preeze 36 : Plutôt positive. J’ai remarqué que c’est une chanson écoutée par toutes les générations. Je reçois d’ailleurs beaucoup d’encouragement de la part d’une certaine catégorie de gens que je qualifierais de plus âgés, qui à première vue, on croirait qu’ils n’écoutent pas ma musique. Je suis satisfait.