Après l’incendie du marché de Kamenge, la solidarité redevient à la fois un devoir et une valeur
Ce fut dans la nuit du 03 octobre que le marché de Kamenge prit feu. Bon nombre de commerçants ont perdu leurs marchandises, ce qui a laissé plusieurs familles dans la détresse et le désarroi. Après cette catastrophe, des individus, des personnalités et des institutions se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés, un geste d’unité et de solidarité qui a toujours caractérisé nos aïeux.
Depuis des lustres, nos ancêtres, les Burundais, ont toujours été caractérisés par un esprit inflexible d’unité et de solidarité dans le malheur comme dans le bonheur. Aujourd’hui, cela se remarque après la catastrophe de l’incendie d’une bonne partie du marché de Kamenge survenue dans la nuit du 03 octobre 2020. Tout le monde semble vivement mobilisé. Le Président de la République, son Vice, le Premier Ministre, des Ministres d’Etat divers, des particuliers, des institutions bancaires, et autres se sont saisis de l’affaire avec un intérêt inédit.
Création immédiate d’un compte bancaire pour les dons
Ce lundi le 05 octobre 2020, son Excellence Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi s’est rendu sur le lieu du drame à Kamenge. La première des choses qu’il a annoncée est la création immédiate d’un compte bancaire à travers lequel tout burundais ou toute institution qui le souhaite pourra verser son don aux familles des sinistrés suite à l’incendie du marché de Kamenge. Si nos ancêtres disaient « Uwuza gutera ubureza arabwibanza » (« la charité bien ordonnée commence par soi-même »), ceci tombe bien avec le geste du Président Ndayishimiye. Avant d’appeler au podium différents entrepreneurs et personnalités pour l’engagement de contribution comme aide aux sinistrés, le Général Neva et sa famille ont sur-le-champ servi d’exemple en promettant cinq millions de francs Burundais pour la reconstruction du marché.
C’est après le président de la République qu’une chaîne ardente et empathique de hautes personnalités, entrepreneurs et natifs de Kamenge a promis une somme relativement colossale pour la réhabilitation du marché de Kamenge. Au cours de cette séance de promesse, le Président de la République tenait à rappeler qu’il est grand temps d’user de sa devise « Turi kumwe twese birashoboka » (« Ensemble nous pouvons le faire ») pour compatir avec les victimes de l’incendie. Par ailleurs, Evariste Ndayishimiye a interpellé tout burundais à contribuer en ce qu’il peut, petit soit-il, pour montrer la solidarité des enfants du pays, comme le faisaient nos ancêtres en cas de malheur.
Une compassion qui fortifie les sinistrés
Selon le Docteur Aloys Toyi, sociologue et professeur d’Université, certaines valeurs importantes doivent caractériser une société qui se réclame stable : “Pour une société stable les valeurs comme la solidarité, l’amour et la fraternité se retrouvent très ancrées non seulement dans les consciences individuelles mais aussi et surtout dans la conscience collective. », affirme-t-il. Aloys Toyi n’a pas manqué à faire un clin d’œil pour toute société qui serait dénuée de ces valeurs : « Une société en difficulté où les valeurs sociales sont en pleine déconfiture, ces mécanismes ne fonctionnent plus correctement. Pour les laissés-pour-compte, en d’une situation de détresse, le suicide devient une solution. ». Cette culture de compassion et d’entraide sociale devient le socle d’une vie heureuse et partagée dans les communautés : « Pour une société qui a un sens élevé de l’entraide sociale, la vie est toujours bien appréciée à sa juste valeur. Elle vaut toujours, à tout instant et dans n’importe quelle circonstance, la peine d’être vécue. Cette solidarité permet à tout le monde qui partage un espace social de vivre dans le respect et dans la dignité même dans des circonstances de désastre. », Conclut le docteur Toyi.
Bolingo