SOCIÉTÉ

20 ans d’existence de l’Université Lumière de Bujumbura : Entretien exclusif avec Dr Yves Ndayikunda, Recteur de l’Université

L’Université Lumière de Bujumbura célèbre ses 20 ans d’existence. De 2000 à nos jours, l’Université s’est imposé dans le système éducatif du Burundi, voire de la sous-région. Avec Dr Yves Ndayikunda, nous revenons sur les débuts de l’ULBU, sa particularité. On pose également un regard dans les 20 ans à venir. Entretien exclusif.

EJO: L’Université Lumière de Bujumbura célèbre ses 20 ans d’existence. Revenons un peu sur le contexte de sa création ?

Dr Yves Ndayikunda : L’Université Lumière de Bujumbura a été créée en 2000 par une association chrétienne sans but lucratif CEPRODULIC. L’université a été créée dans le but de contribuer à l’enseignement supérieur suite à l’appel qui avait été lancé par le gouvernement d’alors que le privé puisse contribuer dans ce domaine. Mais également je pense que cet appel a rencontré les aspirations en termes de contribution par un groupe de chrétien qui se sont mis ensemble justement pour créer l’Université Lumière de Bujumbura au travers de l’association CEPRODULIC-ADP.

EJO : 20 ans après, quelle est la place qu’occupe l’Université Lumière de Bujumbura ?

Dr Yves Ndayikunda : Nous sommes satisfaits de la place qu’occupe l’Université Lumière de Bujumbura au sein des universités non seulement locales, mais régionales, d’Afrique même internationales. Nous le voyons à travers les classements qui se font par le gouvernement du Burundi. L’Université Lumière occupe des places importantes, mais actuellement vous savez que le «ranking» se fait au niveau du monde, des fois c’est vrai qu’on est dans les centaines au niveau du monde, quand mêmes on fait déjà des figurés, c’est déjà une reconnaissance.

En plus, la place de l’université c’est aussi la place qu’occupent nos lauréats dans les entreprises. On le voit localement, c’est difficile de  trouver une entreprise où il n’ya pas des lauréats de l’Université Lumière de Bujumbura. Des fois, Ça nous enchante encore lorsqu’on voit qu’ils sont dans les postes importants des entreprises. Et actuellement dans le monde, on voit des lumières.

La place de l’université certes, c’est la place qu’elle occupe par rapport à ses consœurs, mais c’est beaucoup plus la place qu’occupent ses lauréats après l’université.

EJO : Quelle est la particularité de l’Université Lumière de Bujumbura ?

Dr Yves Ndayikunda : Je pourrais la résumer en trois points :

1.Nous sommes une université de philosophie et de foi chrétienne. Et nous sommes vraiment fiers de dire que nous sommes chrétiens pour dire que la prière et la foi occupent une place importante dans ce que nous faisons.

2.Cest le travail sérieux de qualité. Nous estimons que le chrétien doit faire un bon travail pour être la lumière et de celle du monde. Nous y mettons tous ce qu’il faut pour avoir un enseignement de qualité et  l’innovation.

3.Nous misons sur le fait de donner à nos étudiants des opportunités étant encore à l’Université pour pouvoir apprendre au-delà du commun. Par exemple, cette année, on a organisé pas mal des conférences, cette semaine on aura la semaine universitaire où on a beaucoup des conférences thématiques pour permettre que nos étudiants aient quand même des informations par rapport à ce qui se passe à l’extérieur, comme Ça le jour où ils auront terminé, ils ne sont pas dépaysés aux problématiques auxquelles le monde fait face.

EJO : Les défis que l’Université Lumière de Bujumbura connait ?

Dr Yves Ndayikunda : En fait je pense que les défis que l’Université Lumière connait, tout comme les autres institutions privées au Burundi en matière d’enseignement, c’est le fait de ne pas avoir beaucoup de nos propres enseignants. On doit se partager le peu des personnes qualifiées au pays. Mais l’Université Lumière essaie de combler cette faiblesse avec les partenaires que nous avons dans la sous-région et même au monde. Certes c’est un défi, mais on a toujours trouvé les solutions alternatives. Jusque-là on n’a pas manqué d’enseignants, même durant cette période de covid, on a toujours tout fait pour que nos étudiants ne soient pas bloqués.

EJO : Un regard sur les 20 ans écoulés, et sur les 20 ans à venir ?

Dr Yves Ndayikunda : 20 ans passés c’est quand même un long trajet où il y a des hauts et des bas, où il y a des succès et des échecs parce que la vie est ainsi faite, on apprend par ses erreurs. Les 20 ans passés, ça nous permet d’envisager les 20 ans à venir d’une manière plus radieuse par rapport aux 20 ans passés. Dans l’entre temps, on aura muri, l’idéal n’est jamais atteint, mais on essaie de la poursuivre.

Une chose que je n’ai pas dite qui a été la particularité de l’Université Lumière de Bujumbura, en plus de l’enseignement et recherche, nous avons créé un centre CUFOR qui vient de passer 10 ans, spécialisé dans ce qui est recherche et formation dans l’entreprenariat. Ce qui a permis que justement  l’Université Lumière de Bujumbura ne s’occupe pas seulement de ses affaires internes, mais aussi de la communauté surtout en matière de chômage des jeunes. Nous avons déjà formés plusieurs jeunes en matière d’entreprenariat.

Dans les 20 ans qui viennent, du point de vue académique, nous comptons miser sur la qualité. Qui dit qualité, c’est de voir comment il peut y avoir une adéquation entre les offres de formation et les attentes du marché. On fera le travail de suivi sur ce qui se passe au marché pour que nos étudiants à la fin de leurs cursus, ils soient opérationnels dans leurs domaines.

Deuxième chose, nous voulons mettre un accent particulier sur la recherche. Le monde fait actuellement face à beaucoup de défis. Nous estimons que l’Université Lumière a de la place et qu’on peut l’utiliser  pour contribuer par la recherche à informer les décideurs à différents niveaux que ce soit le privé ou le public afin qu’il’ prennent des décisions informées par les données de la recherche.

Troisièmement, nous voulons continuer le travail de service à la communauté. De par la crise économique que le monde traverse, il y a beaucoup de défis en matière d’employabilités des jeunes. Nous souhaitons que dans les 20 ans qui viennent nous amplifions d’avantage notre implication à résoudre les questions de chômage par l’entreprenariat pour qu’il y ait des jeunes qui créent de l’emploi plutôt qui demandent de l’emploi. Vous verrez avec la semaine universitaire, on a déjà formé pas mal de clubs de jeunes, qui nous espérons à la fin de leurs cursus, non seulement ils rentreront avec leurs diplômes, mais nous voulons qui rentrent à la clé avec un business.

Autres choses, vous savez que tout le système éducatif burundais on est passé au système «Baccalauréat Master Doctorat». A Lumière, nous avons atteint les deux niveaux : Baccalauréat et Master. Maintenant nous avons déjà commencé le processus d’agrément pour les programmes de Doctorat. Nous sommes confiants que dans le moyen terme nous aurons atteint l’autre escalier afin que nous puissions avoir des cycles complets qui permettraient que les burundais n’aient pas à aller toutes les fois dans la sous-région ou le monde, mais que nous puissions former nos propres ressources localement.

EJO : Un dernier mot pour clore notre entretien

Dr Yves : Un dernier mot c’est pour dire l’université lumière de Bujumbura est une université privée, au service de la nation burundaise, actuellement je dirais même au service de la région parce que si on voit qu’il y a plus de 6 nationalités qui nous font confiance, c’est aussi une reconnaissance régionale. Mais en même temps l’Université Lumière de Bujumbura c’est le lieu où on veut vraiment que ce ne soit pas seulement un lieu d’apprentissage mais également un lieu d’épanouissement, où l’Université propose mais également les étudiants ont le droit de proposer leur programmes. On invite donc tout le monde qui sera à Bujumbura surtout les anciens de l’Université à venir pour ce dialogue intergénérationnel afin de célébrer les 20ans en beauté avec nous.

Propos recueillis par Armand NISABWE

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