SOCIÉTÉ

Mesures de protection des employés domestiques : Craintes pour les uns, espoir pour les autres

Avec le nouveau projet de loi portant modification de la loi régissant le travail et les travailleurs au Burundi, une bonne nouvelle pour les domestiques, la crainte pour les employeurs.

 Le projet de loi portant modification de la loi régissant le travail et les travailleurs  au Burundi a été adopté par l’Assemblée nationale du Burundi ce jeudi le 17 Septembre 2020. Dans ce projet loi, on  préconise que les employés domestiques bénéficient une assurance et un contrat écrit. Le journal Ejo a voulu savoir comment cette nouvelle a été accueillie par les concernés, leurs attentes et leurs suggestions.

 Le travail domestique s’exerce par un bon nombre de jeunes gens. Dans leur travail, ils sont soumis à des nombreuses difficultés comme  l’absence du temps de repos, le manque du logement décent, le travail sans congés, le salaire très minime ne répondant pas à leur travail. Les travailleurs domestiques espèrent que tout va changer avec ce nouveau projet loi.

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« Je me souviens du jour où je me suis couché dans un caniveau après avoir été chassé par mon patron à 22h00. Si j’avais un contrat, il n’allait pas me maltraiter de cette manière.  Donc, j’ai accueilli cette nouvelle avec une grande fierté ». dit Lazare un  boy à Nyakabiga 3.

« C’est le temps de dire ashiiiii (un ouf de soulagement)! Notre emploi est considéré comme un travail informel. Nos employeurs nous manipulent beaucoup. Il arrive que je passe 3 mois sans recevoir mon salaire. Merci seigneur pour cette nouvelle loi ». Dit Anita, une jeune bonne  Mugoboka.

Le travail domestique est un emploi à contrat verbal. Le contrat écrit est presque inexistant. Les tâches et le salaire sont précisés dans les clauses verbales entretenues entre l’employé et l’employeur. Il y a lieu de s’interroger si les employeurs respectent réellement les clauses des contrats verbaux.

Emmanuel, un vendeur dans une alimentation dit que c’est une grande fierté, une étape importante. Pour lui avoir un contrat écrit serait une protection et un instrument de défense.

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« Souvent nos bosses (patrons)  modifient les tâches et augmentent les heures de  travail comme ils veulent. Je commence mon travail à 7h30, je ferme l’alimentation à 22h00.En s’entretenant avec mon patron au commencent, on s’était convenu que je ne travaillerais que 8heures par jour. Mais après quelques jours, il a changé » raconte Emmanuel.

Et de continuer : « Nous voulons vraiment des conditions de travail justes, humaines, sûres et stables ».

Emmanuel suggère que le contrat devrait être signé en faveur des employés domestiques. Il devrait par conséquent préciser les heures de travail(ne dépassant pas 8 heures selon le code de travail), Le salaire formel, Les tâches à accomplir. Les travailleurs domestiques devraient aussi bénéficier des congés payés.

De la part des employeurs, madame Ange a des inquiétudes.« Comment signer un contrat avec quelqu’un  que tu ne connais pas » ? S’interroge-t-elle? Pour elle, signer un contrat avec une bonne ou un boy c’est n’est  pas un problème.

«  J’ai peur de signer un contrat avec un bandit ou quelqu’un qui ne maitrise pas le métier. J’ai été volé trois fois par ma bonne, une fois par mon magasinier. Donc cette loi devrait préciser une période pour examiner le comportement de cet ouvrier avant de procéder à la signature du contrat » ajoute-t-elle.

Pascal, de sa part, affirme que ce genre de contrat serait un avantage pour les deux côtés. « Il y aura un entretien avant de commencer. Chacun va signer après avoir vu s’il sera capable de remplir les conditions négociées » explique-t-il.

Il propose cependant que les conditions de résiliation du contrat devraient être bien précises auparavant pour éviter toute sorte de litige.

Les tâches des domestiques sont entre autres nettoyage de la vaisselle et la maison, la lessive, la préparation des repas, faire le marché et d’autres courses pour le ménage, la surveillance ou le gardiennage des enfants, faire la garde de jour ou de nuit, nettoyage des véhicules, la propreté de l’enclos (parcelle), les petits commerces (fixes ou ambulants), etc.

Fréderic NTAKIMAZI

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