La «Primus League» bat son plein. Des journées passent, de nouveaux talents émergent. Danny Ndikumana, attaquant du club Athletico Olympic s’est révélé lors de cette sixième journée où son club jouait contre Messager Ngozi. Cette pépite de 17 ans aura donné du fil à retordre à la défense adverse.
Nous sommes au Stade Prince Louis Rwagasore. Athletico Olympic et Messager Ngozi apparaissent sur la pelouse. Parmi les titulaires du match, un certain Danny Ndikumana, qui, il y a une année évoluait encore dans une académie de football : le Centre de Formation et d’Initiation au Football «CDIF Intwari». Le jeune homme porte le numéro 7.
L’arbitre central donne le coup d’envoi. Et c’est parti. Danny Ndikumana et ses coéquipiers vont jouer contre les champions de la saison 2017-2018 : Messager Ngozi. Loin d’être intimidé, Danny Ndikumana s’exprime bien, des tentatives ici et là, sort les griffes, mais qui tardent à payer. C’est à la 15ème minute, que Danny Ndikumana récupère le ballon dans la médiane. C’est en bon ailier qu’il avance côte à côte avec le défenseur Amin Abdoul qui protège son camp sans succès. Danny se retrouve devant Bienvenu le portier de Messager Ngozi, et lui envoie un tir à ras de terre qu’il ne capte pas. C’est l’ouverture du score, et Danny Ndikumana vient de lancer son compteur de buts en «Primus League».
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Séduit par ce jeune homme «qui allait être sacré homme du match n’eut été la défaite de son club (2-1)», nous nous sommes rendus à son domicile. C’est vers 13h30 qu’on arrive chez eux. A 17 ans, il habite encore sous le toit de sa famille, et c’est sa maman qui nous accueille. Quand on brandit nos cartes, c’est avec sourire qu’elle nous dit : «Vous venez sûrement pour Danny. Mais il n’est pas encore là, il est à l’école».
En attentant que Danny arrive, on échange avec sa maman. On découvrira que son père connu sous le nom de Thierry Ndikumana a porté aussi le maillot d’Athletico Olympic, de même que les deux grands frères de Danny. Le football c’est une histoire de famille.
Faire ses débuts dans la première division peut faire qu’un joueur bombe le torse et ne respecte plus rien. Danny Ndikumana garde ses pieds sur terre, comme le témoigne sa mère. « Mon fils (Danny,ndlr) est posé. Il va à l’école, reste l’enfant modèle quand il est à la maison. C’est dans l’après midi qu’il va faire les entrainements après l‘école. Il est appliqué, je prie pour lui. Je lui prédis une brillante carrière», nous dit sa mère.
«Quand on parle du loup, on en voit la queue» dit-on. Et voilà Danny Ndikumana qui nous arrive, en uniforme en bleu blanc telles les couleurs de son club. On discute, échange avec le jeune. Il répond spontanément à nos questions sans en dire beaucoup. En fait, il ne te sert que ce qui est nécessaire. Ainsi pour Danny Ndikumana, on retiendra que ce but lui a montré que tout est possible, lui qui ne rêvait d’évoluer simplement en première division. «Je suis comptant, le but que j’ai marqué m’a prouvé que si je travaille beaucoup je peux réaliser mes rêves. Je vais travailler encore et encore, avec la grâce de Dieu, j’atteindrais mes objectifs» dit-il.
Danny Ndikumana est l’un des rares joueurs ayant bénéficié un strict encadrement dans le football dès le bas âge. C’est très tôt à l’âge de 10 ans que Danny intègre le Centre de Détection et d’Initiation au Football (CDIF Intwari) dirigé par Honorable Pierre Claver Rurakamvye dit Abega. Il s’illustrera comme un jeune de talent en football comme l’a beaucoup souligné Peter Van Meerten, un technicien hollandais lors de ses missions au Burundi.
A partir de ses 17 ans, le CDIF Intwari a libéré Danny Ndikumana pour qu’il aille se familiariser avec les divisions supérieures. Voilà qu’il ne trahit pas la confiance de ses encadreurs en arborant le maillot d’Athletico Olympic. On apprendra que des recruteurs européens seraient sur le point de faire leurs valises à destinations Bujumbura, pour suivre de près cette pépite.
Armand NISABWE