Le troisième art, comme tout art, a ses particularités et ses originalités. Des règles que tout peintre essaie de suivre. Mais le génie de cet art, lui donne la capacité de se dépasser et de tout dépasser de telle sorte qu’il soit parfois difficile de différencier l’œuvre d’un autodidacte et un artiste diplômé. Un détail que certaines galeries et maisons d’exposition devraient tenir compte lors des recrutements des nouveaux dans leurs plateformes.
Chaque œuvre d’art obéit à des règles qu’il n’est certes pas toujours facile d’expliquer mais qui fondent le sentiment d’unité qui s’en dégage. Bien sûr que chaque peintre désire voir sa carrière en expansion. Il cherche son essor à travers les expositions en galeries, la participation à des concours et l’exposition dans des salons d’Art.
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Au cours des années, l’art de la peinture a inspiré plusieurs grands hommes et femmes comme Henri Rousseau (Le douanier), Maurice de Vlaminck et Frida Kahlo sans pour autant avoir passé à l’école des Beaux-Arts. On peut donc se permettre d’acquiescer et affirmer qu’un petit enfant n’ayant pas fréquenté l’E.T.S.A-Ecole Technique Secondaire d’Art de Gitega peut devenir une grande personnalité du troisième art tant burundais qu’international.
Etre autodidacte n’est pas vice !
Selon Oleg Dave Ntwari, un autodidacte évoluant dans l’hyperréalisme : « Savoir manié le pinceau est d’abord une passion qui vient de l’intérieur de chaque peintre». Ne pas avoir fréquenté un milieu académique approprié n’est pas synonyme d’être hors sujet. Chaque fois qu’une personne fait une chose sans obligation ou être missionnée, il le fait avec tout son âme. Il s’intéresse trop à la qualité. Car lui-même se juge-t-il toujours inférieur à ses capacités. Il a toujours la soif du savoir.
Il a réalisé son premier dessin étant encore petit. Ce n’est qu’en 2017 qu’il va s’engager comme professionnel. Avec une expérience de 3 ans, il a déjà participé à des compétitions internationales dont le “Bic art Master Africa 2019” et le “Croque ton histoire”. Aujourd’hui, Oleg Dave possède sa propre boutique en ligne “olegedavecollection.com” et est dans une communauté d’artistes nommée “Afripedia” qui regroupe les peintres de plusieurs pays d’Afrique.
Yvan de l’art, un artiste plasticien, ne nie pas le fait qu’il y a certains artistes autodidactes qui cartonnent dans le monde de la peinture burundaise. Mais, il lance un petit clin d’œil à ces derniers. La peinture est vaste, il faut chercher des mentors et suivre beaucoup de formations surtout sur la composition des tableaux. Car tout art a ses règles. Peindre n’équivaut pas à mélanger les couleurs mais plutôt avoir une tactique d’interpréter le monde à travers les peintures et les formes.
A quand l’Université des beaux-arts Burundaise?
Lui-même étant un lauréat de l’E.T.S.A de Gitega, Yvan de l’art affirme qu’au Burundi, l’absence d’une université des beaux-arts bloque les peintres burundais, d’une part dans le remplissage de leurs CV et portfolios, d’autre part dans l’accès à des galeries tant nationales qu’internationales.
Aujourd’hui, notre pays possède une seule galerie la “257 arts”. Nos artistes se retrouvent limiter sur le marché d’une manière ou d’une autre.
Pour la plupart des jeunes peintres interrogés par l’Equipe du Journal en ligne Ejo, le jeu se complique autour du curriculum vitæ. Faute d’une université d’art, les artistes burundais se voient limiter sur la scène internationale. Ils demandent juste un allègement des critères pour permettre aux jeunes peintres d’avancer et exploiter leur potentiel. Ainsi, le Burundi pourra avoir peut-être des Peter Doig.
Romaine BUKURU