Droits de l’hommeSOCIÉTÉ

L’ancien ministre Burundais Gabriel Mpozagara et son épouse condamnés à 2 ans de prison en France

Condamnation ce lundi 21 octobre 2019 de l’ancien ministre de la justice burundais et diplomate de l’Unesco en France Gabriel Mpozagara et son épouse à deux ans de prison avec sursis et une amende de 70.000€ pour avoir exploité pendant 10 ans  Methode Sindayigaya un compatriot burundais à leur domicile.

Le couple est coupable de «soumission à un travail forcé» et à «des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité».  Selon  leur avocate Dominque Naveau-Duchesne, ils vont interjeter appel.

C’est en 2008 que le couple Mpozagara fait venir du Burundi à Paris  Methode Sindayigaya, un cultivateur de 39 ans pour s’occuper de leur fils handicapé Christian. Il ne savait pas ce qui l’attendait. Arrivé son passeport a été confisqué, il le logeait dans la cave de leur demeure dans des conditions inhumaines.

Cet homme qui devait être payé 50€ par mois n’a jamais reçu son salaire en integralité. « Dès qu’on est arrivés, ils ont pris mon passeport. Je me suis occupé de Christian. C’est moi qui le lavais, lui coupais la barbe, nettoyais quand il faisait ses besoins. Et après, ils m’ont dit de préparer les repas, de nettoyer la maison. Je me levais à 6 heures et me couchais à 1 heure du matin. » a raconté Méthode Sindayigaya lors de l’audience du 9 septembre.

C’est  après 10 ans que son calvaire a pris fin. Un menuisier venu pour les réparations ménagères au domicile des Mpozagara constantant le cas de Methode Sindayigaya a signalé cette exploitation. Methode Sindayigaye peut retrouver le sourire maintenant. Il a été entendu.

Pour l’avocat de Méthode Sindayigaya c’est la satisfaction. Le principe de la condamnation a été respecté. « Le message pour moi est clair, c’est que quel que soit votre statut, il n’y a pas d’impunité pour des faits comme ceux-ci. Alors c’est une peine de prison avec sursis. Je crois que la peine a été adaptée à la personnalité des prévenus, qui sont des personnes âgées et qui de toute façon n’auraient évidemment pas exécuté une peine de prison ferme. L’important pour nous était le principe de la condamnation, que Méthode soit reconnu dans son statut de victime de traite d’être humain et une obligation d’indemniser» dit Maitre Reynaud.

Le couple de ces dignitaires burundais avait été poursuivi pour les faits similaires en 2007. Le Tribunal de Nanterre leur reprochait de « soumission de personnes vulnérables à des conditions de travail et d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine » à ses deux nièces Chantal et Yvette dans le pavillon cossu de Ville-d’Avray. Toutefois, la France accusant une faiblesse de ses lois contre la servitude et le travail forcé, le couple avait été relaxé.

Armand NISABWE

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