A la rencontre d’Armand NISABWE, le fondateur du site web des annonces Ikibaho.com
Cela va faire un mois que le monde du web burundais a accueilli un nouveau-né. Il s’agit d’ikibaho.com (lire ikibâhó), site entièrement réservé aux annonces et publicités. Nous sommes partis à la rencontre d’Armand NISABWE son fondateur, qui nous en parle en long et en large. Le choix de l’appellation, la mission, l’histoire derrière la création de cette maison, on en parle avec ce jeune entrepreneur plutôt dynamique.
EJO : parlez-nous d’Ikibaho.com
Amand NISABWE : Ikibaho.com est un site web qui publie régulièrement les annonces et publicités sur le Burundi. On aime dire qu’Ikibaho.com, c’est votre tableau d’affichage en ligne. D’ailleurs, c’est notre slogan. Sur Ikibaho.com, vous y trouvez des offres d’emploi, appels à manifestation d’intérêt de telle ou telle autre organisation, des opportunités d’études ou de formation, bref, toutes sortes d’annonces. Même pour un atelier qui se prépare, on publie cette annonce histoire d’informer un grand maximum de gens tant que cela est ouvert au public.
EJO : Et pourquoi le nom «ikibaho» ?
Amand NISABWE : (Rires).
Je me souviens comme si c’était hier mon premier jour à l’Université. On était dans une réunion avec le Recteur de ladite université quand ce dernier nous a prévenus qu’à son institution chaque annonce, chaque communication entre l’administration et les étudiants passe par le tableau d’affichage. En Kirundi, le tableau d’affichage est appelé «ikibâhó», alors vu que je voulais créer une plateforme où on lit les annonces sur le Burundi, je m’en suis inspiré pour baptiser le site, ikibaho.com, votre tableau d’affichage. Et puis, n’est ce pas que dans les institutions, dans les lieux fréquentés, les annonces passent par la voie d’affichage au tableau?
EJO : comment t’es venu l’idée de créer cette plateforme ?
Armand NISABWE : (Rires). C’est une longue histoire. Nous sommes en 2013, je viens à peine de finir l’école secondaire. Je vais à un ami, qui lui, mène déjà sa vie entrepreneuriale . Je lui propose cette idée sans même chercher à m’associer à lui, mais peut-être par le fait d’avoir d’autres priorités plus urgentes, cette idée ne retient pas trop son attention. Il s’en passe.
Je ne faisais que lui proposer une idée. Je suis passé à autre chose, mais tout en gardant cette idée à cœur. 5 ans plus tard, je remarque que le Burundais s’approprie de plus en plus l’utilisation des technologies de l’Information et de la communication, ce que vous devez avoir remarqué aussi n’est ce pas.
Début 2018, tandis que je suis assis sur une table, d’ailleurs sur laquelle étaient amassés un tas de journaux, je les regarde, les relis un à un, trouve là-dedans des offres d’emploi expirées, des appels d’offre pour les fournitures de services et de biens, etc. Quelques jours après, je me rends dans un building de la ville de Bujumbura, je passe devant un bureau et j’aperçois plusieurs journaux par terre. Surement que le locataire de ce bureau était en voyage ou sur terrain pour plusieurs jours. Impossible pour lui de garder un œil sur les très prisés appels d’offre. Entre-temps, la livraison continue, continue d’être glissée sous la porte sans qu’il en profite. Ça crée un choc.
Je me suis demandé alors comment permettre aux entrepreneurs de garder un œil sur les appels d’offre, ou aux demandeurs d’emplois d’être toujours informés de ces opportunités sans qu’ils écoutent la radio ou sans que nécessairement ils se sentent moins chanceux de ne pas avoir l’accès aux journaux. C’est la naissance d’Ikibaho.com, votre tableau d’affichage en ligne.
EJO : Tu avais plutôt une bonne carrière devant toi dans la presse.
Armand NISABWE : Jeff Bezos aussi, il avait une carrière avant de démissionner à ses risques et périls (rires). Et le monde sait ce qu’il est devenu maintenant. Bon, la vie est faite de choix, j’ai fait le mien.
On dit que les entrepreneurs apportent des solutions à nos communautés. Sans moyens, armé de ma détermination, j’essaie de rendre meilleure ma communauté autant que je peux. C’est ma contribution à ce beau pays qu’est le Burundi.
EJO : sur Ikibaho.com, il y a une rubrique consacrée aux bourses d’études
Armand NISABWE : Oui on appelle cette rubrique «Opportunités d’études et de formations» sur le site. Clarifions une chose d’abord, on ne recrute pas pour le compte des organisations, on diffuse uniquement. C’est pareil pour les bourses d’études et formations. Il y a une bourse d’études où les Burundais sont éligibles? Il y a une formation, une conférence ? Vous en organisez? Faites-nous savoir ! On diffusera.
L’idée est de faire que ces opportunités soient portées à la connaissance du public. Demandez à ces représentations diplomatiques au Burundi, on vous dira que le taux d’application des Burundais sur les programmes d’études ou de formations disponibles est très faible. Alors, nous ayant un tableau d’affichage en ligne très consulté, on les publie sur cet espace afin de permettre à ce Burundais lambda situé au coin le plus éloigné du Burundi de garder un œil sur ces opportunités.
EJO : Et qu’est-ce que vous y gagnez ?
Armand NISABWE : Chaque entreprise a une obligation sociale. Nous la nôtre en tant qu’annonceur, nous faisons un retour en mettant sans rien demander les bourses d’études sur nos plateformes. Si vous observez bien, ce genre d’avis au public circule entre un groupe restreint de gens, alors qu’au départ c’est le Burundi qui est éligible. En d’autres termes, Ça mérite d’être porté à la connaissance d’une grande audience et non à quelques individus.
EJO : un dernier mot pour clôturer notre entretien ?
Armand NISABWE : Merci pour cet entretien et merci à vous chers lecteurs.
A propos d’Ikibaho.com
Ikibaho.com est un portail web des annonces et publicités sur le Burundi. Ils diffusent des offres d’emploi, Appel à manifestation d’intérêt pour les différentes fournitures, opportunités d’étude et formation, ainsi que les conférences.
Vous pouvez visiter le site sur www.ikibaho.com ou son bureau sis à l’adresse suivante : Bujumbura Mairie, Centre-ville, Avenue de France, Immeuble KUMUHORORO (à 100 mètres du café gourmand), Bureau n° 14.
Propos recueillis par Yannick MASABO