SOCIÉTÉ

Business à Bujumbura : Voici Ferdinand, un vendeur exceptionnel

Des marchands de tout genre, on les côtoie ici et là dans les villes comme dans les campagnes. Certains réussissent, d’autres échouent. Et l’un des facteurs de réussite et d’essor remarquable est le fait de se donner le challenge de faire ce que les autres ne font pas ou ce dont ils ont peur de faire pour tenter l’unicité comme en témoigne l’histoire du jeune Ferdinand.

Le soleil encore au zénith. Des passants pressés et qui finissent par solliciter leurs pieds pour freiner, oubliant mission, calmant faim ou perdant un peu destination. C’est devant un jeune homme du nom de Ferdinand à la fois harangueur humoriste et vendeur savant entouré d’une foule soudée qui grouille ébahie et séduite par ses mots et ses gestes qui attirent vers lui l’attention de plus d’un.

Il vend une variété de gâteaux peu habitués. L’histoire, incroyable mais vraie, se déroule ce lundi  14 septembre 2020  au bord d’une petite rue fréquentée par milles passants allant croisés entre le parking des bus du nord et celui des bus du sud de la ville tout près de l’ex-marché central de Bujumbura.

Ferdinand est un jeune homme d’une trentaine. On lit facilement en lui un bon élève qui a bien assimilé ses leçons de marketing dans les chapitres de publicité et de promotion. Il mélange mots, gestes et chansons composées sur place pour attirer ses clients et parvient à séduire nombre de passants.

On le croirait fou mais…

A vrai dire, on aurait l’impression de tomber sur un malade mental « vyamuje »(en phase maniaque). Agité et plus que courageux, on l’entend crier « Leta Nkozi » « Leta Mvyeyi », les grands slogans du gouvernement du Général Neva. Il ne se fatigue pas, « Ivyasubiriye ibitumbura mu gihugu cose » (« Voyez ce qui a remplacé les beignets dans tous les coins du pays ! »). Presque tous les passants échouent à s’en passer.

Même les plus pressés ralentissent le pas et approchent pour voir ces trucs qui ont remplacé les beignets sur tout le territoire burundais. Et voilà qu’un à  un les gens finissent par se transformer  en une foule intéressée devant Ferdinand qui continue à prester son produit.

Une foule attirée par les stratégies de Ferdinand

« Ladies and gentlemen, welcome, welcome everybody » (« mesdames et messieurs, bienvenus, tout le monde, venez »). C’est Ferdinand qui vient de virer vers l’Anglais pour ne pas ennuyer, par une langue unique, sa foule déjà changée en clients.

Malgré sa ‘’folie’’ apparente, Ferdinand a tout calculé.  Il  a visé un bon moment et une belle place. Une rue très fréquentée et des heures de pointes. C’est dans les heures de midi, treize heures et quatorze heures. Or, c’est vers ces heures où les fonctionnaires quittent les bureaux au moins pour la pause de midi.

Et un peu après cela, ce sont les élèves qui rentrent. Et ils rentrent affamés. Quand il est débordé par le nombre de demandes qui le tiraillent de tout sens, il surprend tout le monde par une chanson improvisée : « bi-ra-ba-he-ra-nye » (empruntant la mélodie de  la célèbre « happay birthday to you », étant donné que même les syllabes s’y apprêtent le mieux). A en croire, Ferdinand semble avoir arrêté son jeux de langues.

Mais ce n’est pas fini pour lui tant qu’il n’a pas encore fait voyager ses clients dans la République Populaire de Chine en comptant les billets de 100Fbu… « Yi Ar…Yi Ar… Sar Sing… Chi ar sar sin Wung…jogor shi Han Hing ! » (On allait traduire cela mais…Google Translator s’est arrêté,mdr).

Le résultat est incroyable

De façon la plus pure et simple, tout pourrait s’expliquer par « LA GRANDE LOI » du Karma : « Vous récoltez ce que vous semez.» Ferdinand n’est nullement malade mental. On lit sur son badge : « US Embassy ». Si le jeune homme a mis de côté son vécu normal, c’est qu’il a voulu faire quelque chose hors du commun, « akabirya », pour se démarquer des autres vendeurs.

En apportant une valeur ajoutée sur ses manières de faire, il réussit à gagner un nombre inimaginable de clients. On se rappelle bien que le travail des qualités personnelles, notamment les qualités d’accueil et de chaleur humaine, constituent un autre capital dans les affaires. Beaucoup de penseurs se sont convergés sur ceci : Si on veut arriver là où les autres ne sont pas arrivés, on doit accepter le challenge de faire ce que les autres ne font pas.

Mettons un point final sur l’histoire de Ferdinand par ces mots murmurés par un de ses clients anonyme dans la foule : « Ukwo nikwo abantu batera imbere ! »(« C’est ainsi que les gens reussissent dans les affaires ! »).

 Bolingo

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