Le phénomène des enfants en situation de rue fait monter les sentiments, les regrets et les remords une fois ces enfants approchés.
Très tôt le matin, on voit des sacs semblant remplis à sa plénitude et déposés horizontalement devant des buildings, des magasins, des bureaux, etc. La réalité se révèle rapidement quand on s’approche du lieu. Ce ne sont pas des sacs, mais plutôt des êtres humains. Le sol est leur lit et les sacs usés constituent leurs couvertures.
Quelle est la cause de ce phénomène?
Deux principales causes poussent les enfants à prendre le chemin de la rue: la pauvreté et la maltraitance dans leurs familles. Donc, Il existe deux catégories d’enfants de rue. La première comprend des enfants envoyés par leurs parents pour mendier ; Ils errent la rue durant la journée et le soir, ils rentrent chez eux et nourrissent la famille.
C’est le cas de Claude, un enfant de moins de dix ans rencontré à Kamenge en train de demander 100fbu pour acheter un beignet. « Ma mère m’a envoyé pour chercher la ration du jour ». dit-il.
La deuxième catégorie constitue des enfants qui font de la rue un refuge. Ce sont des enfants qui ont connu des climats malsains au sein de leurs familles.
Un enfant de rue du nom de Paul explique que la situation familiale l’a obligé de quitter la maison et de se refuger vers la rue. En regardant son visage, on peut estimer qu’il est âgé de 10 ou 11 ans. « J’ai perdu ma mère à l’âge 5 ans. Mon père s’est remarié très vite. La haine, la jalousie et la maltraitance de ma marâtre m’a poussé de se rebeller et prendre le chemin de la rue. J’ai été incapable de résister aux menaces et pressions qu’elle exerçait sur moi ». Explique-t-il.
Que faire alors pour faire face à ce problème?
Le gouvernement du Burundi n’est pas resté indifférent face à ce défi. En 2018, le ministre des Droits de la personne humaine, Martin Nivyabandi a affirmé que la place des enfants n’est pas dans la rue, il avait confié que le gouvernement a l’obligation de les protéger. Dans cette optique, une campagne de réintégration sociale des enfants en situation de rue dans leurs familles d’origine a été organisée.
Cependant, on pourrait se demander si ce programme de réintégration sociale des enfants de rue sera efficace sans d’abord régler les causes majeures qui les ont poussés à se rebeller.
« Pourquoi ceux qui nous forcent de retourner chez nous ne se demandent pas au moins une seconde pourquoi nous sommes dans la rue? La première étape serait d’abord de résoudre les problèmes qui nous ont poussés à quitter la famille ». Conclut Paul.
Et de continuer: « chaque fois qu’on m’amène à la maison, je me retrouve toujours dans la même situation menacer et maltraiter par ma marâtre, ce qui fait que je retourne en ville deux jour après ».
Ce problème est crucial et doit faire l’objet qui préoccupe la mémoire de tout un chacun avec bon cœur jusqu’ à trouver une voie de sortie.
Frédéric NTAKIMAZI
