SOCIÉTÉ

Yann Santanna : «Tout petit, mon rêve était de devenir prêtre»

Nombreux ont découvert sa voix à la Radio CCIB FM+. Son émission «Salut les copains» de chaque jeudi soir où l’amour  avait sa place, avait conquis les cœurs de ses auditeurs au point de l’appeler Dr Love. Des histoires, des témoignages, mais aussi la traduction des meilleures chansons romantiques.

Au-delà de la voix qui berçait  les cœurs, on le retrouvait encore dans «Studio Maximum», une émission 100% musicale, cette fois-ci avec le rythme. Plus tard, il a changé allant  de la CCIB FM+ à la RFM où il est  aujourd’hui Chef de programme et anime HITS MUSIC et AFRO MUSIC. Lui c’est Yann Santanna dit votre humble serviteur.

C’est l’une des voix les plus  écoutées actuellement à Bujumbura. Nous nous sommes entretenus avec cet homme passionné par la radio. Il revient avec nous sur ses débuts, son parcours et ses perspectives d’avenir.

 

EJO : Parles-nous de ta passion avec la Radio, comment tu t’es retrouvé là

Yann Santanna : Je ne dirais pas que la Radio était ma première passion. Je me souviens quand j’avais 8 ans, je voulais devenir prêtre (rires). Pas dans le sens de prêcher la bonne parole, mais l’idée était de parler devant les gens.

Apres j’ai commencé à écouter la Radio. C’est de là que m’est venue l’idée de faire la Radio vu qu’à l’antenne on parle à des milliers de gens. Tout a commencé par là. Je me souviens je me mettais dans ma chambre pour répéter  ce que les animateurs disaient, voire la façon dont ils parlaient. Je créais une sorte d’animateur et d’auditeur en moi-même. Cela m’a suivi jusque là. Voilà comment m’est venue cette passion.

 

EJO : Tes débuts à la Radio, ton premier studio? Et comment l’as tu intégré ?

Yann Santanna : Mon premier studio c’est  à la Radio CCIB FM+. Je me souviens c’était en 2008, moi-même j’étais auditeur. Comme j’avais envie d’animer aussi, de passer au micro, un jour j’ai décidé d’écrire une lettre de demande de stage au directeur de la Radio que je ne connaissais même pas.

Je me suis réveillé un bon matin, et après je suis allé voir le directeur. Il m’a bien accueilli, d’ailleurs je lui dis merci, c’est Jean Jacques Ntamagara. Je lui ai dit que je voulais travailler bénévolement, que je voulais juste apprendre, faire partie de son équipe. Premièrement il m’a dit non, qu’il n’y avait pas de place, qu’il fallait attendre peut être dans un mois.

Je suis rentré à la maison et j’ai attendu pendant un mois sans réponse. J’ai décidé d’y retourner. A sa grande surprise, me voici encore dans son bureau. «C’est encore toi ?» m’a-t-il dit  avec étonnement. Il m’a dit de partir pour revenir dans 6 mois. Je lui ai dit que dans 6 mois je serais là encore.

J’ai attendu les 6 mois. Quand il m’a vu encore frapper à sa porte, il n’en revenait pas. Il était surpris par mon courage, ma détermination. Il était étonné. «Ce n’est pas possible, toi encore tu reviens» m’a-t-il dit. Il n’en revenait pas vraiment (rires).

On a passé un entretien. Mais le seul problème qu’il y avait dans tous cela est le fait que je ne parlais pas couramment  le Kirundi, je ne parlais que le français et le swahili. Il m’a dit d’aller voir le Chef de programme, qui m’a dit d’attendre une semaine afin de  voir dans quel programme je pouvais intégrer. J’étais ravi car au moins j’avais une promesse.

Un beau jour, le Chef de programme m’a appelé pour  venir faire un entretien avec RAY-C la star tanzanienne comme j’étais à l’aise en swahili. La star n’est pas finalement venue, mais j’avais déjà intégré l’équipe heureusement. J’ai été encadré par Carine Kaze et Queen Belle Monique à mes débuts.

 

EJO : Tes premiers jours à la Radio ?

Yann Santanna : Le premier jour j’ai eu peur  vu que mon rêve allait se réaliser. Mais je me suis vite adapté. Je me souviens un jour, celle avec qui je co-animais l’émission n’était pas venue, j’ai pris la responsabilité d’animer l’émission et mes chefs ont aimé. Après on m’a donné l’opportunité de passer à autre chose dont l’animation de l’antenne matinale.

 

EJO : Tes modèles à a Radio ?

Yann Santanna : Merci pour la question. J’ai  4 modèles que j’aime vraiment écouter, et qui m’inspirent beaucoup. En premier lieu je dirais Claudy Siar de Couleurs Tropicales à la RFI. Lui je le prends pour mon grand frère, c’est vraiment mon modèle. J’aime sa façon d’animer, il a une belle voix. Deuxièmement aussi  j’aime Roger Muntu de la Radio VOA, j’aime sa façon de présenter les émissions, sa façon d’interagir avec les auditeurs. Troisièmement j’aime Pheel Lemontagnard de la Radio Africa No 1, et quatrièmement il ya une animatrice radio de la Cote d’Ivoire  sur Vibe Radio qui s’appelle Konnie.

 

EJO : Tu suis de près les Radios internationales, et les animateurs vedettes. Peut-on retenir que tu changes de cap à tout moment ?

Yann Santanna : J’écoute beaucoup les Radios internationales parce que c’est de là où je m’inspire J’aime bien écouter Africa No 1RFI, VOA, NRJ, Vibe Radio et Contact FM de France car je me forme indirectement en écoutant ces radios à travers leurs animateurs professionnels.

A la question de savoir si je peux aller voir ailleurs, je dirais que tout le monde rêve de vivre une nouvelle expérience. Ça fait plus de 10 ans que je travaille à la Radio au Burundi, pourquoi pas  travailler dans une autre grande radio internationale ? Un jour Ça va arriver. Si l’occasion se présente pourquoi pas ? Ce serait la fierté du Burundi d’avoir dans les grandes radios quelqu’un qui a débuté sa carrière ici.

 

EJO : Tu es un modèle pour les jeunes passionnés par la Radio. Le secret pour réussir dans ce domaine ?

Yann Santanna : Il faut d’abord connaitre la ligne éditoriale de la radio et toujours la respecter. Il faut  rendre l’auditeur à l’aise et lui donner de l’importance. Et puis il faut aussi être sociable tant à l’antenne que hors antenne, c’est important. Je dirais aussi qu’il faut être cultivé. Un autre point important c’est de toujours se mettre en question, avoir toujours la soif d’apprendre.

Pour  réussir je me résumerais en disant qu’il faut avoir la passion, et aimer l’organe de presse pour lequel tu travailles.

 

EJO : Tu te vois toujours à la Radio, et non à la télé ?

Yann Santanna : J’aimerais connaitre l’expérience à la télé, mais cela ne me tente pas trop. Je suis beaucoup plus intéressé par la radio que la télé.

 

EJO : Où te vois-tu dans 10 ans ?

Yann Santanna : Il faut toujours rêver grand. Dans 10 ans j’aurais ma radio et je serais à la tête de cette radio avec une équipe bien passionnée que moi. Ce sera une radio des jeunes. C’est mon rêve.

 

Propos recueillis par Armand NISABWE

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