Entretien exclusif avec Blaise Pascal, l’organisateur de Miss Kugasaka 2020
Les commentaires fusent de partout et les organisateurs de Miss Kugasaka 2020 essuient des tirs à boulets rouges. Dans cet entretien exclusif, Blaise Pascal Nshimirimana de Panda Entertainment qui a organisé cet événement se confie à notre rédaction. Son regard, les perspectives d’avenir, son commentaire par rapport au buzz crée par Miss Kugasaka 2020, c’est dans cet entretien.
Ejo : Nous sommes au lendemain de la finale de Miss Kugasaka 2020. Votre regard sur cet événement ?
Blaise : Nous sommes satisfaits du déroulement de Miss Kugasaka 2020 qui a connu un succès. C’est la victoire pour nous, pour la province de Ngozi. Ce qui explique cet engouement autour de cet événement, c’est le fait que cela faisait un moment qu’on n’avait pas organisé cet événement, voire l’absence de Miss Burundi. Nous sommes vraiment ravis pour avoir bien mené à bon port cet événement.
Ejo : Tu as pris le gouvernail de Miss Kugasaka 2020 alors que tu te préparais à l’examen d’Etat. Comment on s’y prend ?
Blaise : C’était facile pour moi vu que je suis dans l’événementiel depuis 2014. J’ai plus ou moins un peu d’expérience dans ce domaine. Une fois le calendrier des activités établies, avec une équipe solide, c’est facile de faire le suivi. Toutefois, on ne peut pas s’y improviser, mais avec l’expérience qu’on a, on coordonne, et Ça ne devient pas trop compliqué. Bref, je ne dirais pas que c’était trop dur pour moi.
Ejo : Tous les regards sont sur la dernière cérémonie, et pourtant tout se joue dans les coulisses. Un petit détour sur les préparatifs ?
Blaise : Ainsi va le monde. Les gens ne vous jugent que sur la dernière présentation. Tenez, c’est le 28 avril 2020 qu’on lance les inscriptions pour Miss Kugasaka 2020. Pendant ce temps, la pandémie gagne le terrain au monde entier. Les partenaires sont réticents, le Burundi traverse plusieurs événements de grande ampleur qui impactent les préparatifs de notre événement.
Les inscriptions des candidates déjà faites, on décide de maintenir le cours normal de Miss Kugasaka 2020 contre vents et marrées. Ainsi nous avons fixé la date pour éviter de sombrer comme Miss Burundi. N’ayant pas de partenaires comme on le souhaitait, nous avons jugés bon de se contenter du peu qu’on avait. On ne voulait surtout pas annuler ce concours de beauté.
Ejo : Combien d’entreprises avez-vous approché pour un partenariat dans cet événement ?
Blaise : Nous avons fait une proposition à plus de vingt entreprises. Je pense que parmi une vingtaine d’entreprises sollicitées, vous avez vu qui nous ont soutenu. Cela me laisse perplexe. Comment ne pas soutenir un tel événement qui fait la fierté de toute la province ? Je demanderais aux décideurs de croire en la jeunesse. Beaucoup ont été surpris de nous voir continuer sans leurs contributions. J’ai un principe qui m’aide à tenir : «Sans leurs apports je le fais toujours, avec leurs soutiens je le fait encore mieux».
Ejo : A la fin de l’événement, la suite vous la connaissez sans doute. C’était chaud sur les réseaux sociaux. Ton commentaire ?
Blaise : J’ai été légèrement choqué. Légèrement car ils ne peuvent pas briser ma motivation. Au Burundi nous avons la tradition de se focaliser uniquement sur le côté négatif. C’était un grand événement avec plusieurs aspects positifs à célébrer. Pour arriver là, nous avons vraiment retroussé les manches et bosser dur.
Peu peuvent réussir à organiser un tel événement. C’est un combat de longue haleine. On est scruté dans les moindres détails par ceux qui ne te soutiendront jamais, ne fût ce que le partage de l’affiche de l’événement. Gérer tous ces points de vue n’est pas facile. Ce qui me fait mal, c’est ceux qui persistent sur le côté négatif uniquement. Ont-ils quels objectifs ? Me faire condamner ? Me décrédibiliser ? Curieusement ceux qui ont assisté aux cérémonies de la finale de Miss Kugasaka 2020 donnent plutôt un feedback encourageant.
Ejo : L’organisation de Miss Burundi ne recevait pas non plus de commentaires élogieux. 3 ans plus tard, la Miss Burundi 2017 règne toujours. Pouvons-nous espérer voir Miss Kugasaka 2021 ?
Blaise : Miss Kugasaka 2020 a eu lieu alors que Miss Burundi totalise 3 ans d’absence. Miss Kugasaka 2020 c’était un grand événement, le meilleur événement organisé à l’intérieur du pays. Voire Miss Kugasaka 2020 pourrait rivaliser avec d’autres événements à Bujumbura.
Nous sommes toujours déterminés. Bientôt on démarre les préparatifs pour l’édition suivante. On ne peut pas se fier aux critiques destructives de ceux qui parlent sans ne rien faire alors que nous on se bat pour la réussite de ces événements. C’est facile d’envoyer un long texto sur les réseaux sociaux en étant chez-soi au lit vous savez. Nous sommes toujours motivés.
Ejo : Une somme a été collectée pour augmenter le poids de l’enveloppe donnée comme prix. Appréciez-vous ce soutien au niveau de l’organisation ?
Blaise : C’est vraiment paradoxal. Notre événement était des plus médiatisés. Nous avons dévoilé nos prix deux mois avant la finale de Miss Kugasaka 2020. Il ya eu aucun commentaire, encore moins des contributions. Et maintenant, ils vont primer la Miss et ses dauphines après l’événement ?
Pourquoi ils n’ont rien dit dès le départ ? Tu ne peux pas te méfier d’une source d’eau soi-disant qu’elle a un goût amer et revenir se désaltérer sur la même source. Dans ce monde, il ya des opportunistes. La Miss et ses dauphines sont prêtes à garder les prix qu’elles ont eus car, elles connaissaient d’avances la valeur des prix. Elles n’avaient pas l’objectif de gagner de l’argent. Pour représenter les autres, Ça ne demande pas d’avoir assez d’argent sur son compte bancaire.
Ils auraient pu proposer cet argent autrement comme un soutien aux projets de la Miss et ses dauphines par exemple. Pourquoi au Burundi nous ne comprenons pas qu’on peut toujours donner sa contribution sans blesser quiconque ? Critiquer pour voler au secours après, laisse croire que la personne veut attiser le feu et jouer aux sapeurs pompiers.
Ejo : Un mot à la jeunesse, aux potentiels partenaires ?
Blaise : A la jeunesse, je leur dirais qu’on doit sortir de notre zone de confort. Nous sommes l’avenir de ce pays. N’ayez pas peur de l’échec, car qui craint l’échec ne réalisera rien. Osons, car qui ne risque rien n’a rien.
Aux entreprises, je leur dirais de soutenir la jeunesse. Ensemble, nous sommes capables d’accomplir des grandes réalisations. Il ya lieu de croire que les affaires marchent, mais avec un coup de marketing, ils peuvent même augmenter leurs ventes. Nos événements sont de bons endroits pour rencontrer les potentiels prospects.
Propos recueillis par Armand NISABWE