Devenir une femme ingénieure au Burundi, c’est aller au delà des stéréotypes
Le samedi 12 Octobre 2019, l’Association des Femmes Ingénieures Actives pour le Développement Inclusif (FIADI) en partenariat avec l’Université du Burundi a organisé une conférence débat sous le thème «L’ingénieur, source de solutions durables».
Cette conférence qui avait pour objectifs principaux d’inciter les jeunes filles à embrasser les carrières d’ingénierie, de lutter contre toutes préjugés qui disent que l’ingénierie est un métier réservé au sexe masculin et aussi d’aider les femmes travaillant dans ce domaine de s’affirmer et être de vrai actrices du changement et du développement durable.
Dans son discours d’accueil, Janet KANEZA présidente de FIADI a précisé que vu les problèmes auxquelles les jeunes filles ou femmes font face durant leurs cursus académiques comme la non libéralisation dans le choix de leur facultés, et aussi la non considération lorsqu’elles passent dans le monde professionnelle à cause du métier baptisé « métiers d’homme », la FIADI a opté d’encourager la participation des femmes et des filles dans l’ingénierie.
Et d’ajouter :<Les femmes sont moins représentées dans les facs d’ingénierie comme le montre un sondage fait par notre association et les raisons qui freinent les femmes pour s’orienter vers ces études sont complexes et multiples. Elles reposent en partie sur des stéréotypes que disent que les études des sciences sont comme masculines, ce qui conduit les filles et femmes à s’autocensurer et à douter de leurs capacités mais par contre les femmes qui osent ces cursus, sont pourtant épanouies, aiment leurs métiers et réussissent».C’est à cet effet qu’aujourd’hui nous sommes réunis hommes et femmes pour échanger sur l’ingénierie en général et l’ingénierie et la femme en particulier dans notre pays le Burundi ».
Pour Dr Michèle MUKESHIMANA, qui a fait la présentation du thème du jour, inventer et fabriquer le monde de demain est la palpitante mission de l’ingénieur. Selon elle, un ingénieur est une personne compétente et professionnelle dont la vocation est de trouver des solutions aux problèmes d’ordre technique grâce à ses acquis scientifiques et humains et c’est pour cela qu’un ingénieur doit être capable de prendre des risques parfois, prévoir ,décider et même agir ainsi que créer de l’activité.
Et pour ce qui est de l’ingénierie au Burundi, elle a mentionné que celle-ci a commencé avec la Faculté des Sciences appliquées créée en 1982 et aujourd’hui d’autres Universités ou Ecoles d’enseignement supérieur ont quant à eux ouvert les facultés et institut en ingénierie avec plusieurs domaines variés.
Si le taux de fréquentation des femmes dans les facultés d’ingénierie au Burundi est largement inférieur à celui des hommes cela est dû à plusieurs obstacles dont la mauvaise présentation des écoles d’ingénieries comme hyper techniques, la sous-estimation de soi, la vision de la société sur le métier technique d’où les préjugés et les commentaires déplacés. Pour relever ces défis Madame Michèle a suggérer d’encourager les jeunes filles à viser plus loin dans leur formation professionnelle, entreprendre des activités favorables à encourager des jeunes filles dans le domaine technique et aussi animer des émissions de sensibilisation pour tout le public
Notons que FIADI est une association regroupant des femmes ingénieures issues de différents domaines des sciences appliquées, elle a vu le jour en octobre 2018 et a pour but global d’amener la femme et fille Burundaise à ne pas s’autocensurer et douter de ses capacités
Elsie Jenny ARAKAZA