Guy Axel Kwizera de son vrai nom, ou Kay Jay Skinnyflow de son nom de scène est un jeune rappeur burundais. Il croit en son étoile. Après quelques singles, Kay Jay Skinnyflow veut travailler encore et encore. Il croit en lui, tout comme les autres d’ailleurs.
C’est en cours de chemin que l’on a croisé Kay Jay Skinnyflow. Pressé, un peu nerveux, un gros sac à son dos, nous nous sommes intéressés à lui pour savoir où il allait. Le jeune qui essaie de se donner toute les chances pour émerger se rendait au studio photo. « J’ai rendez-vous dans un studio photo, je ne veux pas être en retard. Je suis un peu nerveux, je pense à mes poses que je vais prendre une fois au studio. Je n’en sais rien, je vais improviser sans doute» nous dit-t-il.
Il est déterminé, croit beaucoup en lui. En dépit de ses maigres revenus, il économise afin de se payer une séance photo dans l’un des meilleurs studios photo de Bujumbura. « Vous savez, il est important de soigner son image. Il ne faut rien prendre à la légère. Chanter ne se limite plus à se rendre au studio d’enregistrement, c’est plusieurs aspects» nous précise-t-il tout en hâtant le pas avec ses deux mètres ou presque.
C’est en 2007 que Kay Jay Skinnyflow se rend pour la première fois dans un studio d’enregistrement. Son pire souvenir de cette époque reste les rendez-vous manqués avec son arrangeur de musique. « Ce n’était pas facile au début. Je me rappelle que j’ai passé pratiquement 3 mois sans enregistrer car le producteur ne respectait pas mes rendez-vous. J’ai posé ma voix sur l’instrumental de «take my heart de Radio and Weasel. La chanson n’a pas connu de succès» se rappelle-t-il tout en rigolant.
Et puis comme si d’un coup, il changeait d’humeur, fixant son regard dans le vide, il ajoute : « Vous savez, avoir un talent ne suffit plus, il faut avoir de la promotion pour percer. Mes chansons n’étant pas jouées, mes œuvres passent inaperçues».
Depuis 2015, Kay Jay Skinnyflow enregistre deux chansons par an, afin de donner la chance à ses chansons de parvenir à un large public. Une stratégie qu’il veut changer à partir de 2019. « J’ai un long répertoire, j’ai réalisé qu’il fallait que je passe à un autre rythme. Désormais je vais sortir minimum 4 chansons par an».
Il a 4 chansons déjà produite en frigo. Il compter en ajouter d’autres. Avec janvier, Kay Jay Skinnyflow compte balancer sa première chanson de l’année. Les débuts sont toujours difficiles, mais Kay Jay Skinnyflow l’homme qui rugit au micro tel un lion, planant dans l’univers avec les mots, rangeant les rimes comme le ferait un maçon alignant ses briques sur un chantier, semble déterminé comme jamais.
On se séparera de lui sous une pluie de flash au studio photo, où…il improvisait.
Armand NISABWE