CULTURE

La mode “Made in Burundi”, c’est possible !

Le syndrome de la vestimentaire sino-occidentale touche beaucoup notre société. Encore plus, les artisans burundais sont traités de “ratés” et leurs produits sont souvent dévalorisés (“Utugenegene”).  Ce 27 Juin 2020 à Arena Club, “Kiyo fashion collective”  a organisé un  panel dans le cadre du lancement officiel du collectif des stylistes, des maquilleurs et des concepteurs d’accessoires. Ensemble, ils veulent promouvoir la marque “Made in Burundi”  et booster la carrière des artisans et des mannequins burundais.

Avoir du style ou un bon look est toujours un souhait de tout un chacun chaque fois qu’il (elle) s’achète une nouvelle chemise. Mieux se sentir dans ses vêtements donne de l’assurance et la confiance de soi. Mais rien ne peut se faire si facilement, il y a même des personnes qui arrivent à un stade de chercher une aide chez d’autres personnes. Ces gens sont appelés des stylistes. Ils indiquent quelle chemise à porter en combinaison avec un pantalon “Jeans”, quel soulier ou escarpin à ajouter ou encore quelle boucle d’oreilles pour embellir ton univers vestimentaire.

En effet l’industrie vestimentaire a une chaîne qui implique beaucoup d’agents; un styliste qui dessine le modèle et  celui -ci le donne  au  modéliste qui le confectionne, ensuite place au concepteur d’accessoires qui emmène tout accessoire compatible avec le modèle. Alors vient le mannequin qui va donner la valeur au travail du styliste et le maquilleur qui aidera à mettre une harmonie du corps avec l’habit. Le dernier agent va être le photographe. Lui, il aide à la commercialisation du produit. Une usine qui risque de fermer lorsque l’un des cinq refuse de coopérer. En France, en Italie, en Amérique…etc, le métier de stylismes rapporte beaucoup qu’au côté financier que célébrité. Là, on peut citer la marque Calvin Klein, le Dior, Adidas et bien d’autres.

Serait-elle lente dans la compréhension?

La société burundaise dira : “Abo nab’abanyamyuga ! ( Ce sont des artisans) ou encore «bakora utugenegene !» ( Il font le bricolage). Telle est cette façon dénigrante de rendre simple et réduire dans le néant les efforts des artisans. Notre société reste encore loin sur le chemin vers la compréhension artisanale puisqu’il n’y a pas encore une université d’art. Une occasion des burundais de traiter les artistes comme des ratés, ceux qui n’ont pas pu finir leurs études  universitaires ou avoir du boulot. Mais qui pourrait se permettre de nier, après avoir participé au lancement officiel du Kiyo fashion collective à Arena Club que le Burundi regorge  des Victoria Beckham qui nous créeront des Dolce & Gabbana ?

L’union fait la force !

L’union est l’objectif global pour ces stylistes du Kiyo fashion collective en vue de construire, promouvoir le «Made in Burundi» et ainsi créer de nouveaux emplois.

Dans le panel organisé pour l’occasion du lancement dudit collectif, les différents stylistes, maquilleuses, concepteurs d’accessoires et photographes ont pu étaler tous les avantages du monde de la mode. Non seulement bénéfique pour les événementiels, elle est une occasion de sortir certains talents cachés de la jeunesse burundaise. «Le  premier jour, j’étais dans ma chambre. Je voulais faire quelque chose sans l’aide de personnes. Alors, j’ai cherché une personne qui voulait se faire coudre un habit. J’ai dessiné un croquis et je suis allée chez un tailleur. Depuis, j’ai cru que j’avais un talent que je devais développer» martèle Digne Bénigne Ininahazwe membre du collectif.

Ils veulent aussi travailler pour le public c’est-à-dire  faire des habits portables partout pour un public burundais. Ces stylistes ont demandé aux burundais d’acheter leurs produits car en plus de faire un acte de patriotisme, ils auront des produits de bonne qualité.

Cet événement s’est clôturé par une exposition-vente. Le public a pu contempler et d’admirer les beautés de chez nous. « J’adore le design et le mariage des couleurs et la qualité des tissus. Le Burundi est plein de talents”  a confié Marlène Ingabire, une amoureuse de la haute couture venue assister audit panel« Abarundi turashoboye! (Les Burundais, nous sommes capables) » a-t-elle ajouté.

Ce lancement a dépassé ce à quoi le public  s’attendait. Michael R. Thayer Nkindi, le représentant du Kiyo Fashion collective a précisé qu’il y aura une exposition-vente chaque mois dans l’objectif de sortir dans le circuit d’un seul événement par an.

Romaine BUKURU

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