Retour d’Uganda Airlines : Quelques inquiétudes avant la date butoir…
15 ans après son arrêt, l’Ouganda veut relancer son transporteur national Uganda Airlines. Même si le lancement est prévu pour décembre 2018, des inquiétudes sont soulevées au niveau du budget de fonctionnement de cette compagnie aérien.
Monica Azuba, ministre des Travaux publics et des Transports en Ouganda avait annoncé que le gouvernement achèterait quatre avions Bombardiers pour le lancement d’Uganda Airlines en décembre. Toutefois, le 1,2 million de dollars du budget alloué au ministère pour l’exercice budgétaire 2018-2019 ne peuvent pas suffire. «Le financement de la compagnie aérienne n’a pas été inclus dans le budget 2018/19 parce que nous avons l’intention d’utiliser le crédit à l’exportation des pays qui nous vendent la compagnie», a dit la ministre.
Les inquiétudes résident au niveau du budget de fonctionnement de la compagnie que le gouvernement ougandais n’a pas prévu dans sa loi budgétaire 2018-2019. Toutefois, le gouvernement semble compter sur des prêts, si on en croit les propos du ministre ougandais des finances qui a déclaré que le gouvernement va emprunter 2 milliards de dollars auprès de sources nationales et extérieures pour financer ses projets.
L’Ouganda compte acheter des avions d’une capacité de 80 à 100 passagers pour des vols régionaux et intérieurs. A ce niveau, les appareils de cette capacité s’achètent à 41,4 millions de dollars, ce qui fait qu’il va falloir au gouvernement ougandais réunir 165.6 millions de dollars pour ces 4 appareils.
Selon les estimations du budget de cette année, ces fonds exploseraint le budget annuel, ce que le parlement ougandais serait loin d’accepter. La loi sur la gestion des finances publiques prévoit que chaque prêt contracté doit être approuvé par le parlement.
Tandis que l’Ouganda semble balbutier dans la relance de son transporteur national Uganda Airlines à 6 mois de la date butoir, la concurrence pour le ciel de l’Afrique de l’Est s’intensifie avec Kenya Airways travaillant sans cesse pour maintenir sa domination sur la région, le Rwanda cassant sa tirelire pour son nouvel aéroport et dans l’amélioration de ses anciennes installations, sans oublier l’expansion de sa flotte. Dar es Salaam ne se laisse pas faire, ils comptent relancer son transporteur Air Tanzania avec force. La concurrence va être des plus rudes.
Armand NISABWE