SOCIÉTÉ

Derrière une photo, il y a toujours une bataille !

Se faire photographier lors d’une fête familiale, amicale ou d’autres est une façon d’éterniser ce moment. Pour d’autres, une photo est une affaire qui ouvre les portes vers la richesse et le succès. Santi Buja Travail a compris cette dernière définition de la photo. Grâce à elle, il est devenu l’un des jeunes les plus suivis sur les réseaux sociaux et possède sa boutique vestimentaire. De plus, il commence à s’imposer dans le stylisme. Découverte !

Aujourd’hui, avec plus de 678 suiveurs sur Instagram et 4988 amis sur Facebook, Ibrahim Ishimwe connu sous le nom de “Santi Buja Travail” s’est imposé grâce à la photo.

L’histoire commence en 2016 quand sa mère divorce de son père. L’adolescent de 14 ans déménage pour vivre avec sa mère et son nouveau mari. Affecté par cet incident, il continue ses études. Mais pas pour longtemps. Car après le remariage, notre Ibrahim vit à Kigobe dans la nouvelle famille et adopte des nouveaux comportements. Accro aux photos, il se veut célèbre. En organisant des fêtes avec ses amis, il poste chaque événement sur Facebook. Trop suivi, l’adolescent sent l’adrénaline montée dans sa tête, il devient une star “umunyamuji”.

En 2018, la coupe déborde. Le mari de sa mère le surprend  dans une fête avec ses amis à la maison alors que ce dernier devrait être en voyage à l’étranger. Le père se fâche, il menace de le chasser et la mère l’oblige à suivre les études. L’enfant refuse ! Alors sa mère prend une dure décision. Ibrahim Ishimwe est envoyé en Tanzanie chez sa grand-mère. Il y passera quatre mois.

«J’ai trop appris. Dans la vie, il faut savoir se battre. Depuis lors, j’ai arrêté la délinquance»  souligne-t–il. Il affirme qu’il mangeait  une fois par jour et devait travailler pour vivre chez sa grand-mère. De retour au pays, Ishimwe Ibrahim avait maigri. Méconnaissable, il est accueilli dans une autre famille. Sa mère revient pour lui rappeler l’école. Mais hélas, l’enfant refuse encore catégoriquement. Ibrahim veut s’engager dans le business. Il adopte un nouveau nom : Santi Buja Travail”.

Une photo qui changea tout

Santi voulait tant être photographié par son idôle, John Elarts. Ainsi traversait-il Bwiza à pied jusqu’à Mutanga-Sud pour rencontrer John Elarts, un shooter de Bantou Boy Entraitement. Après avoir essayé de le contacter à mainte reprise, enfin en décembre 2018, le photographe lui promet une photo. Il se présente mais Elarts est occupé par le boulot. Janvier 2019, après tout un mois, Elarts parvient à accomplir sa promesse.

La sortie des premières photos fut un déclic ! Une publication à grande diffusion s’installa ! Les amis de Kigobe recommencèrent à suivre leur ancien ami et Santi en profite. Au moment où il travaille dans la boutique de sa mère, il ouvre à côté sa propre boutique où il exerce aussi le métier de stylisme.

 

 

 

Une folle détermination

«Je veux m’engager dans l’événementiel. Je sais que c’est une bataille à ne pas minimiser mais j’ai ma conviction que je vais réussir» rassure-t-il. Le 27 juin 2020, Santi Buja Travail a organisé un évènement de fin d’examens au bar le Rendez-vous. Ce qui a été un succès, il y avait beaucoup de monde. Notre jeune entrepreneur s’était chargé à habiller ses hôtes sur la scène y compris Kirikou A’Kili de Bantou Boy. Déterminé, il compte continuer. «Ma petite amie vient d’avoir un bébé, je dois travailler fort pour assurer l’éducation de mon enfant.» Pour lui, les jeunes et adolescents devraient savoir pourquoi ils choisissent de faire ceci ou cela. Chercher beaucoup le buzz peut détruire la vie d’un jeune qui aurait pu devenir une haute personnalité du pays. Chanter, danser, être mannequin photogénique sans avoir un projet peut te ruiner. «Il faut toujours s’assoir et se poser cette question : pourquoi je fais ? ça où vais-je?»

Romaine BUKURU

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