CULTURE

3ème édition de “Cibitoke Rising Fashion” : le courage et la détermination de la jeunesse burundaise

Ce samedi le 29 août 2020 s’est tenu le Cibitoke Rising Fashion en zone Cibitoke commune Rugombo de la  province Cibitoke plus précisément au bar chez Général. Organisé par Talent’s owners show, cet événement nous a révélé le courage et la détermination de la jeunesse burundaise.

Fondé en 2017 par Jedidja Igiraneza, un jeune de 20 ans, Talent’s Owner group a pour mission de promouvoir les talents des jeunes dans le monde artistique en général et la mode en particulier.

Au commencement, l’objectif de ce groupe était centré sur le marketing. L’activité principale étant le photoshoot, Jedidja et ses compagnons l’avait surnommé Team of Ghetto. Une incompatibilité totale, le nom du groupe n’avait aucune liaison avec ses objectifs. A vrai dire, ces jeunes n’ont pas pu déchiffrer la signification de ce nom et l’ont aussitôt changé en Talent’s owner Group avec pour but d’organiser des évènements de la mode. Talent’s Owner group (TOG) veut promouvoir et faire comprendre la valeur des mannequins en province Cibitoke à travers la fashion show. En Avril 2018, TOG organise la première édition du Cibitoke Rising Fashion. Aujourd’hui, ils sont à la troisième édition.

Ce samedi le 29 août 2020, le groupe TOG  a été caractérisé par une détermination incommensurable.

Le leadership

Vers 16h, la team de TOG grouille de partout. Un plasticien s’occupe du décor. Il peint tout ; le bois, les pierres, le bash,… L’art lui prête sa muse. Tout est beau à regarder. La sonorisation déjà installée, la disposition des invités est impec. On se voit déjà dans l’événement. Tout le monde participe et personne ne donne les ordres à personne. Chacun connaît son rôle. Une situation qui pousse notre équipe descendue sur les lieux à chercher le chef du groupe.

Selon Hervé Gontran Ishimwe, le chargé des évènements dans TOG, le groupe tient toujours à suivre son objectif d’aider les mannequins, les photographes et autres jeunes talentueux à vivre de leur art. «A chaque édition, j’apprends à tisser les liens avec beaucoup de gens. Lorsque une opportunité se présente, toute personne devrait travailler et se poser la question de ce qu’il va donner au public».

Qu’il pleuve ou qu’il neige…

17h30, la pluie s’invite à la fête. Elle ne veut pas quitter pour laisser la place aux mannequins qui feront pleuvoir leur élégance devant un public impatient. Jusqu’à 23h, elle afflige son châtiment au décor de Cibitoke Rising Fashion. Alors que l’événement était prévu se faire à la belle étoile. Ceci n’empêche pas les spectateurs de venir en masse sous la douce pluie. Dans les coulisses, les mannequins stressent. À quelle heure va-t-elle partir, cette pluie ? Va-t-on annuler le show ? Des questions et des questions.

Tanguy Star venu pour présenter un numéro de slam dans la soirée reste optimiste : « on va donner le meilleur de nous même pour une bonne cause  ». Personne ne pense à rentrer par contre on s’impatiente. D’autres en profitent pour s’échauffer avec une bouteille de bière.

Vers 22h, l’organisation décide d’agir à l’encontre de la situation.  Changement de décor, l’événement va se tenir dans l’une des salles du bar. Du boulot ! A refaire le décor et réinstaller la sonorisation dans un endroit plus petit que le premier. Le public s’impatiente ! Tout le monde veut voir les mannequins. À 23h, le Cibitoke Rising Fashion 3ème édition est lancée.

Un public brillant

Le public est installé. Les MC annoncent le programme. On boit, on mange, on rit, on s’exclame, on acclame… Des prestations des artistes s’intercalent entre les expositions des collections. Un musicien lance son morceau, des slameurs posent leurs textes sur des instrumentales, un comédien immite la démarche des mannequins et les MC dont Christiana Laly Gomez et Kabizi importunent le public. Tout est beau ! Une spectatrice s’exclame : «oooh comme je veux cette robe». Une robe cocktail dentelle Kitenge avec un jaune moutarde suscite une interminable acclamation. «A un moment donné j’ai voulu passer sur le tapis. L’événement s’est bien passé» ajoute Jeffo Junior, un mannequin indépendant venu pour aider l’organisation de l’activité.

Au programme, quatres collections sont prévues: la Dédit design, la Kokoye Cut design,  Bedel Timiza Fashion  et la Dédit design revient avec la collection pour homme. A 3h du matin, l’exposition prend fin. Elle est suivie d’un «After» en présence d’un DJ jusqu’à l’aube.

Du pain sur la planche

Comme le chanteur burundais Sat-B l’a dit, faire connaître son nom demande du temps et de la persévérance. Pour voir une évolution remarquable dans le monde de la mode burundais, les organisateurs devraient fournir plus d’efforts et être déterminés car il y aura toujours des challenges tant que la société burundaise n’a pas encore compris la mode comme art.

André Hakizimana de l’Agence Umuringa encourage cette initiative. Elle permet d’agrandir le champ d’exécution en ouvrant la porte à de nouveaux modèles. Ce qui facilite aux agences dans le recrutement des nouveaux mannequins.« Ces jeunes sont à encourager car ils donnent une opportunité aux mannequins qui ne sont pas à Bujumbura d’être remarqué par les agences de mannequinat».

A la question de savoir d’où Dedidja tire ses forces, très détendu, il répond : « Mon entourage,mes amis qui croient en moi. Ce qui me rend plus responsable». Pour lui, chaque événement devrait inciter la confiance au public pour qu’à chaque édition, le nombre des spectateurs augmentent.  Il a profité de cette occasion à interpeller les administrateurs,  les natifs et les commerçants de Cibitoke à supporter ce genre d’événements. Signalons que cette édition a été organisée dans le but de collecter les fonds de contribution aux matériels scolaires des enfants des familles démunies.

Romaine BUKURU

 

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